hestia
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H&R, l’histoire d’une rencontre.

Avant Tout : Un grand merci a un ami précieux pour sa correction et ses idées précieuses

 

H

Journée pesante qui suit une nuit agitée d’orages tonitruants. Je suis seule au bureau, bloquée à mon poste de travail alors que le reste de l’équipe semble s’être évaporé, dispersé dans les couloirs pour quelques livraisons, des discussions amicales aussi qui leur prennent de leur temps de travail effectif. Pendant ce temps là, j’assure pour eux la permanence, enclenche sans y penser mon casque de communication, passe d’un utilisateur affolé à un autre, parle des options des logiciels de manière presque automatique, conseille l’utilisation des ordinateurs, prends la main à distance quand le cas me semble désespéré.

Journée monotone s’il en est, ponctuée de messages du groupe Yahoo qui me déclenchent quelques sourires ou d’histoires à lire insensées qui m’excitent sur mon siège simili cuir.

Nous somme jeudi. Une journée comme beaucoup d’autres, jusqu’à ce que je reçoive un sms disant ceci : "Je veux te voir demain ! René "
Je suis au travail, troublée. J'ai bien connu un René par le passé. Je fouille dans mes mails. Oui c'est bien son numéro de téléphone.
Je lui réponds et nous échangeons quelques autres SMS. J'essaye de trouver des excuses pour ne pas y aller, mais l'ordre tombe soudain : "Demain et c'est un ordre ! Tu sonnes trois fois en arrivant à l'adresse : ........"

Je rentre chez moi et m'occupe comme je le peux, les pensées obnubilées par cet appel inopiné. Demain je le reverrai après si longtemps. Nos dernières rencontres s'étaient faites en extérieur, là je me demande sans cesse ce qui va se passer. J’espère les évènements les plus fous. Je m’excite toute seule.

R

Je me souviens d’elle. Elle était petite et un peu ronde, dynamique et gentille, comme je les aime. Mais je n’avais pas osé, retenu par je ne sais quoi. Sans doute m’avait-elle un peu fait peur à tant vouloir se précipiter. Je l’avais rencontrée dans une assez mauvaise période, il est vrai, je venais d’avoir un accident.

Ce projet de site, en fait, c’était l’occasion rêvé pour la recontacter. Je retrouve son numéro, je l’appelle. Elle répond. Mon cœur accélère son rythme, je sens des frissons dans les membres, comme lorsque je suis avec mes autres soumises du donjon. Sauf que cette fille là a l’intelligence qu’il me faut, le savoir faire pour travailler mon site internet.

Une énigme aussi, autant sur les curieuses réactions qu’elle déclenche en moi que sur sa propre personnalité, si complexe et paraissant si simple, mais bien complexe en fait.


Vendredi :

H


Comme chaque vendredi après midi, je ne travaille pas. Il le sait, mes enfants étant au centre aéré, je dois être revenue pour seize heures à la maison.
Toute la matinée, ce jour là, je ne pense qu’à cette entrevue à venir. Je m’imagine tant de choses, des plus anodines qui déjà m’émeuvent aux plus folles aussi. Mon envie croit au fil de la rotation des aiguilles de l’horloge, arrive à son apogée quand enfin toutes trois se rejoignent sur le douze.

Je pars sans saluer quiconque, saute dans ma voiture, maltraite mon GPS pour entrer la précieuse donnée et en route.
Heureusement que ce satané GPS existe sinon je me serais perdue.

 

R

Treize heures. Je suis prêt à recevoir ma petite informaticienne. Je sais ce que je vais exiger d’elle. Pas grand-chose, juste de quoi l’émoustiller sans la brusquer, sans risquer de la perdre dans de mauvais jeux trop empressés. Je ne veux prendre aucun risque avec ma scientifique.

Mais rester ferme quand même. Sa réaction à l’ordre donné au téléphone me confirme qu’elle est prête et libre actuellement.

Mon excitation remonte le long de mes membres et gagne chaque parcelle de mon corps. J’aime ça quand je me sens le maître d’un jeu, quel qu’il soit, mais celui-ci me semble particulièrement excitant.

Trois sonneries retentissent. Je lance un rapide coup d’œil autour de moi. Parfait, tout est prêt, le jeu peut commencer.

 

H
La ville est agréable, fleurie et joliment pavée. Quelques décorations rappellent le passé de la région ensanglantée par trop de guerres. Un devoir de mémoire laissé pour les générations futures en guise d’avertissement. ‘Voilà une belle petite ville, plus de guerre pour la détruire !’


Je n’ai rien mangé mais rien n’aurait pu passer tant je suis excitée à l’idée de ce rendez-vous d’un genre tout de même spécial. Je longe une ruelle étroite et sombre, puis arrive devant une vieille battisse aux larges fenêtres et façade de pierre carmin et bois vert. Une pancarte précise "Fermé jusqu'au 15 Août"
Je sonne trois fois comme ordonné, un frisson remontant dans mon dos et les doigts noués d’appréhension.

J’attends sans bouger, essayant d’éviter les regards des quelques passants qui, pour certains, semblent à la fois amusés et envieux tant ils restent sur moi pendant les longues secondes de leur passage sur la route étranglée de façades de pierres et de bois entrecroisés.

J’épie aussi les bruits qui pourraient venir de l’immeuble, sursaute quand la porte s’ouvre soudain sans que rien ne m’ait permis de détecter un mouvement à l’intérieur.

 

R

Elle est telle que mon souvenir. Un peu plus mure, les cheveux plus longs, un peu plus ronde aussi, mais ce n’est vraiment pas pour me déplaire. Je la fais entrer d’un geste de  grand seigneur, un sourire sur mes lèvres. Elle baisse le regard et entre en passant devant moi.

J’aime bien son parfum fleuri, sa démarche nerveuse et légèrement balancée, sa façon d’hésiter, de regarder de droite et de gauche, de se retourner vers moi en silence comme pour se mettre à mes ordres. Elle reste silencieuse, attend que je m’exprime.

H

Il me fait entrer. Il m’impressionne avec son sourire supérieur et ses façons de gentleman. Les premières pièces sont "à vivre" tel qu’il me les nomme lui-même. Il me raconte qu'ici c'est sa demeure aux plaisirs, actuellement en travaux, que ses deux soumises travaillent là et qu'un nouveau donjon est en cours de création. Mais avant de visiter ... je dois aller me dévêtir.

J’en frissonne de plaisir. Il reste là, à me regarder, à critiquer le port du pantalon, puis la netteté de mon épilation.

Je baisse les yeux pour cacher mon trouble, termine de me dévêtir sous son regard inquisiteur qui me glace le sang.

R

J’adore cette fille. Elle est ce que j’appelle une fille bien faite, généreuse de forme sans être négligée, aux gestes hésitants mais visiblement volontaire.

Elle n’a pas sourcillé quand je lui ai commandé de se déshabiller. Elle devait l’attendre. J’adore sa façon d’arranger avec soin ses vêtements sur le siège que je lui ai indiqué. Mais je me souviens de ma détermination à ne pas brûler les étapes de mon jeu. C’est moi le maître de ce jeu là et je ne laisserai pas même sa soumission muette me faire changer de projet en ce qui la concerne.

 

H

il me fait visiter le premier donjon, restant constamment derrière moi ses mains sur mes épaules. Je suis émerveillée par les trésors d’accessoires et de machines que je découvre en ce lieu. Le contact de ses mains est un délice pour moi. Des mains de maîtres qui m’orientent, qui me poussent, me retiennent.

Puis, sans préavis, il m'allonge sur la table de gynécologie. Mes espoirs les plus fous semblent alors prendre corps. Je suis déjà comblée.

Il m’autorise à choisir l'instrument que je désire. Mon regard parcourt tant d’objets excitants que je mets un bon moment à le choisir. Ce sera un flogger. Il s’en saisit, me le montre, pose une main sur l’un de mes genoux, se penche. Quelques coups sur les fesses, je suis à la fois saisie, presque en larmes et comblée.

R

Cette fille est une bombe. Elle vient pour un projet informatique et accepte sans sourciller de se dénuder et de s’allonger sur la table, choisit un accessoire et attend d’être battue. Je le fais avec un plaisir que j’ai du mal à contrôler, freinant mon bras pour rester dans la mesure que je me suis fixée.

L’excitation de mon informaticienne est évidente. Je me demande jusqu’où elle serait prête à aller.

 

H

Depuis combien de temps n'ai-je pas été touchée ainsi ? Il n'y est pas allé fort, mais cette sensation fait remonter en moi des moments que je pensais oubliés, des envies inclassables.
La séance prend fin trop vite et il me libère de la table. Je me replace en attente. Il me guide à nouveau et nous nous dirigeons vers le donjon du sous-sol.

Le lieu, une fois fini, ne sera pas sombre comme les donjons que j'ai déjà visités. Les murs de couleur violet sombre sont agréables. Malgré la poussière et le chantier en cours, l'endroit est déjà accueillant.

La sonnette retentit, là haut, à la porte de l’immeuble. L’homme ne bronche pas, reste avec moi sans montrer le moindre intérêt pour le visiteur qui insiste sur le bouton d’appel.

R

Quel peut être ce stupide visiteur qui ne sait pas lire une simple pancarte ? « Fermé jusqu’au 15 Août ». Et de plus, en cet instant, j’ai bien plus excitant comme projet qu’à aller redire à cet imbécile ce qu’il n’a pas sut lire tout seul.

Mon attention revient vite sur la fille.

J’aime bien son regard qui détaille un à un les différents aspects du nouveau donjon, passe plusieurs fois sur moi, se détourne rapidement, puis, au final, la fille se place face à moi, en attente.

Je la guide vers la table d'opération qui est déjà montée, acquise dans des surplus des armées. Je lui propose de s'installer. Une fois de plus elle ne montre aucune réticence.

 

 

H

En moins de deux minutes je me retrouve sanglée de tout mon long. Les boucles parfaitement ajustées m’interdisent tout mouvement. Un système astucieux vient aussi bloquer mes épaules  !

Je sens encore le flogger me caresser. Je me retrouve impuissante, offerte à cet homme que je ne connais pourtant pas encore assez, inquiète et particulièrement excitée à fois.

Plongée dans la pénombre, cette sensation sur le corps est agréable. Puis, lentement, la table bascule et je me retrouve tête en bas. Sans doute affaiblie par ce repas non pris, par cette excitante expérience qui survient dans ma vie sans préavis ni vraiment de préparation, je me sens défaillir. J’alerte le maître qui, sans délai et en moins de temps qu’il lui a fallu pour me sangler, me détache et s’enquiert de mon état.

R

Cet incident m’a un peu inquiété. Il me confirme que je dois veiller à avancer avec précaution sur le chemin de cette nouvelle soumission.
Je la garde assise un bon moment. Nous parlons de mes projets pour l’établissement, de mes soumises d'un autre donjon que nous avons fréquenté auparavant. Elle se montre vive et intéressée.

H
Il connait mon métier et me demande de l'aide sur un projet particulier. Je lui laisse entendre que je vais y réfléchir. L'heure tourne, il est 15h30 quand il me donne la permission de remonter et me vêtir.
Je suis prête à reprendre ma vie de femme monotone, mais avant,  je voudrais ... juste une fois ...

R

Je la suis en silence. Je me demande si j’ai bien réussi à l’enflammer comme je l’espérais. Elle semble conquise. Je crois que mon projet informatique sera bien pris en main, sans doute pour un bon prix.

Puis, habillée, elle se retourne vers moi et elle s’agenouille à mes pieds.

H

Mes genoux à terre, j'embrasse sa main qu’il me laisse saisir entre mes doigts sans résister. Je crois que ce baiser partagé m'a permis de lui dire que j'avais apprécié, mais aussi qu’il avait un peu gagné de ma confiance. Il semble surpris.

R

Ce baiser là, il m’a comblé. Je reste pourtant de marbre et profite pour quelques secondes de l’image de cette femme agenouillée devant moi.

H
Je rentre sans plus attendre pour m’occuper de ma famille, un feu d'artifice de sentiments les plus contraires se bousculant encore dans ma tête.
A quand le prochain SMS m’ordonnant de revenir le voir ?

hestia | 8/5/2009
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